Commune de
Châtonnay
ISÈRE
Photos de la Commune
Notre Patrimoine
Tour du Calvaire
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Altitude 516 M
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Hauteur 18,50 M
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Diamètre extérieur 4,90 M
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Hauteur du chemin de ronde 12,20M
L’édifice actuel fut construit en 1852, réclamé depuis longtemps par les habitants de la commune qui souhaitaient disposer d’une horloge et d’un timbre.
Il remplaça le donjon effondré de l’ancien château féodal des seigneurs de Grolée-Viriville. La vieille demeure seigneurale au XVIIIème siècle n’était plus habitable faute d’entretien et en l’absence permanente du seigneur du moment. Lors de la dévastation du 27 juillet 1789 aucune mention de pillage ne concerne le château médiéval celui-ci étant depuis longtemps ruiné.
En 1853 le conseil municipal approuve l’application d’un impôt extraordinaire qui permettra de financer l’achat de l’horloge et du timbre. Le mécanisme fut installé au sommet de la nouvelle construction en 1855.
En 1889 la municipalité dut engager d’importants travaux de restauration sur la partie supérieure de la tour, qui après avoir été plus de trente ans exposée à toutes les intempéries, se trouvait en très mauvais état faute de toiture :
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amputation d’un mètre sur sa hauteur
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augmentation du nombre des consoles destinées à supporter le campanile
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fixation au sommet d’un paratonnerre
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réparation du mécanisme de l’horloge
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refonte du timbre fêlé en forme de cloche d’environ 400 kg (le timbre initial pesait 40 kg).
La Chapelle
St Hugon
Elle est située au lieu dit « les Monts », aux confins des communes de Châtonnay, Lieudieu et St Jean de Bournay.
Hugues de Chateauneuf… ou Saint Hugon, grand distributeur d’eau!
Autrefois, quand la sécheresse sévissait, les habitants de Châtonnay n’hésitaient pas à parcourir 9 kilomètres à pied (aller-retour) pour se rendre en pèlerinage à la chapelle de Saint Hugon. Là, ils demandaient à Saint Hugon de leur envoyer la pluie.
La confiance dans le saint était telle que paraît-il, certains emportaient avec eux un parapluie, persuadés qu’ils seraient exaucés, et qu’ils se mouilleraient sur le chemin du retour…
L’histoire a commencé en 1166, quand Hugues de Chateauneuf, nouvel abbé, arriva à la tête de l’abbaye de Bonnevaux (sur la commune de Villeneuve de Marc). Souvent, il venait se promener dans un coin de forêt où coulait une source. Endroit isolé propice à la prière et à la méditation.
A sa mort, en 1194, il fut enseveli dans l’église de l’abbaye. Par la suite, on édifia une chapelle dans le lieu favori de ses promenades, car la réputation des intercessions du saint s’était répandu dans la région, et était devenu légendaire. Son tombeau y fut transporté.
Le Drapeau de la Révolution
A la Mairie de Châtonnay, dans la salle des mariages, on peut voir un drapeau, unique et marqué par l’Histoire, drapeau sous lequel se rassemblèrent les volontaires châtonnois lorsque la patrie en danger réclama des volontaires, en 1793.
Les volontaires avaient brodé en or à l’avers du drapeau ce slogan : “Plutôt la mort que l’esclavage, guerre aux tyrans 1793” ; et au revers : “Châtonnay IIe canton, district de Vienne, département de l’Izère ”.
En 1890, François Chapotat raconte dans un ouvrage intitulé: Histoire d’un drapeau de 1793 ou souvenir de mon village, par un ancien tisseur ex-volontaire en 1870–71, les vicissitudes parfois clochemerlesques que connut ce drapeau avant de venir goûter ici un repos mérité.
En 1834, la visite d’un des fils de Louis-Philippe à Bourgoin déclencha une bagarre sanglante entre les gardes nationaux châtonnois et ceux de Bourgoin qui voulaient s’emparer du drapeau « soudoyés sans doute et excités par les libations qui ont lieu dans ces circonstances ». Les gardes de Châtonnay l’emportèrent mais leur commandant, M.Pichat, notaire, « homme d’un caractère énergique et éprouvé » laissa un oeil dans un duel au pistolet qui l’opposa ensuite au maire de Bourgoin !
Par mesure de précaution, on « fit coudre une double enveloppe blanche qui cachait l’inscription démocratique (sage précaution qui devait le sauver plus tard)»
Quelques années plus tard, quand le futur Napoléon III fit une tournée en Dauphiné et passa à Éclose, il s’arrêta devant le drapeau que lui présentait un Châtonnois, le père Piolat, «un respectable mutilé ». Le prince-président ignorait heureusement « la mâle devise que cachait la double enveloppe » !…
Le drapeau des révolutionnaires fut aussi au coeur d’une véritable guerre civile à Châtonnay : en 1867, à l’occasion d’élections législatives, le maire et « la coterie municipale » avaient organisé à l’hôtel de la poste un banquet de soutien au candidat impérial, présidé par le sous-préfet. En signe de protestation, le drapeau fut hissé au sommet de la tour du calvaire.
Désavouant ses élus, Châtonnay fut la seule commune du canton à donner la majorité au candidat républicain, monsieur Brillier.
François Chapotat raconte avec colère et émotion que la municipalité, furieuse, « tourna sa rage contre le vieux drapeau qu’elle laissa exposer à toutes les intempéries » (en haut de la tour). Déchiqueté, le drapeau finit par être recueilli en lambeaux par « des mains pieuses ».
« Reconstitué comme en ses plus beaux jours », le drapeau fut ensuite conservé par l’auteur du livre qui le confia plus tard à la loge maçonnique La Persévérance de Vienne où il resta, même lorsqu’une « nouvelle administration municipale composée de citoyens dévoués aux intérêts de leur pays [eut] remplacé l’ancienne, qui ne visait que ses intérêts personnels et ceux de sa coterie réactionnaire » (sic !).
Il resta à Vienne jusqu’à son retour récent à Châtonnay.
Ce drapeau fut l’objet d’une restauration par le Conseil Général au moment du bicentenaire de la Révolution française, en 1989.